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La place du père et de ses émotions !


Être père, c’est être un homme ayant eu au moins un descendant ou qui a pris le rôle et la responsabilité paternelle dans la vie d’un enfant, et il peut prendre avoir le sens de « pérennité » mais aussi de « repère ». Le système patrilinéaire n’apparaît qu’entre -2500 et – 1200, et le père devient le chef de famille, donnant son nom à ses enfants.

C’est dire que notre société a une longue histoire liée à la paternité et à la vision inscrite profondément du père. On ne naît plus père, on le devient, il est alors évident que l’instinct paternel existe ! Avec cette naissance, il réalise qu'il est père et doit trouver sa place dans le duo fusionnel, presque animal « mère-nourrisson ». Alors que tout semble encore irréel pour ce dernier, l’enfant commence à bouger dans le ventre de sa mère, le bébé tant désiré est déjà là pour elle, présent dans son corps et dans son esprit. Il se peut alors que le futur papa ressente un fort sentiment d’insécurité, car assumer un enfant peut devenir une perspective angoissante. Mais une chose est certaine, se poser des questions et avoir des inquiétudes lorsque l’on va devenir père est tout à fait normal, et l’homme doit se préparer psychologiquement à l’arrivée de son enfant. Lors de l’accouchement, le futur père est souvent présent et il vit là un véritable choc émotionnel. Il peut se sentir inutile, anxieux et a parfois l’impression de ne servir à rien, alors que sa présence est souvent souhaitée par sa compagne. Il assiste alors, impuissant, à la naissance d’un tout petit être qui va bouleverser le reste de sa vie. Heureux, fier, fatigué, dépassé, inquiet de savoir si son enfant est « normal », il traverse une succession de très fortes émotions qu’il ne peut pas toujours maîtriser. Une fois passé le sentiment de fierté, les doutes et les angoisses peuvent s’installer : la peur de mal faire avec son enfant ou de lui faire mal est présente, il se sent surveillé par le personnel médical devant l’imprécision de ses gestes, « épié » par la famille, mais aussi par sa compagne. C’est un réel bouleversement psychique qui s’opère : la naissance d’un enfant engendre la naissance d’une mère et d’un père. Pour qu’un homme ne se sente pas en danger dès l’annonce de sa future paternité, il est essentiel de comprendre et de respecter qu’il traverse une période de chocs émotionnels qui peuvent prendre un peu de temps. La temporalité du « devenir père » est bien plus complexe de celle du « devenir mère », car il perçoit différemment, tout du moins au début, les signes de leur enfant qui crée le lien parental. Il doit apprendre à trouver sa place, car il ne peut pas suivre les mêmes processus physiques et psychiques que la future mère pour accéder à sa paternité.

On entend souvent les mères se plaindre que le père ne prend pas sa place. Mais quand on creuse un peu, on s’aperçoit qu’elles leur reprochent de ne pas jouer un rôle précis, prédéfini. Et le jeune père peut avoir l’impression d’être le remplaçant ! Les hommes sont moins présents dans les emplois auprès des enfants. Du coup, il est admis que les femmes peuvent s’occuper du relationnel, de l’émotionnel et de l’apprentissage… On parle bien de langue maternelle… Les jeunes mères doivent faire attention à ne pas s’arroger toutes les compétences. La tentation matriarcale est d’autant plus insidieuse qu’elle rencontre peu d’obstacles. « Le père donne souvent le pouvoir à la mère sur le plan éducatif », et du coup, beaucoup de mères se font piéger par cette responsabilisation, qu’on appelle aussi la charge mentale… Les spécialistes le répètent : une “bonne mère” laisse le père “occuper pleinement sa place”. Si être mère consiste à donner la vie, être père consiste à donner le sens, c'est-à-dire à montrer la direction tout en apportant la signification : « un enfant sans père est comme une maison sans toit », affirme une maxime bouddhiste. Les enfants se structurent dans la filiation à leurs deux parents, vivants, présents, décédés ou absents... L’éloignement n’est pas un problème si le père est présent psychologiquement. « Un papa peut être déplorable, mais il est important de lui faire sa place : mieux vaut s’adosser à un arbre tordu qu’au vide ! » (J. Arènes). Les pères doivent oser formuler leurs émotions en dépassant la pudeur. Les hommes sont parfois moins portés sur le langage, la communication, l’expression… Mais ils sont tout aussi émotifs, simplement, ils expriment moins facilement ce qu’ils ressentent, confondant la sensibilité avec la sensiblerie. Un père a ses opinions, ses envies. A lui d’exprimer "sa" paternité. « C’est un autre parent, différent et égal. On ne doit pas exiger qu’il soit le père idéal, mais le laisser être un père bien réel », Même s’il a des priorités différentes. Le congé de paternité réactive les conflits en rapport avec l’égalité des sexes et la spécificité des rôles de chacun, notamment du fait de l’allaitement maternel… Pour la mère, se retrouver seule, c’est gagner aussi la certitude d’être vraiment la mère.


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